II
Tapis au bord d’un chemin
j’écoute la vibration de la vie
le murmure des mandibules
le bruissement des ailes
l’évaporation de la rosée
la lumière de la lune captant le soleil
les étoiles éteintes qui éblouissent la nuit
Je suis là silencieuse
Je suis lourde d’une humanité dualiste
contradiction est loi
le libre choix implique la souffrance
penser en bien agir en pire
se complaire dans le lucre
ignorer l’essence
refuser la quintessence
Je suis là solitaire
Taire le bruit du matériel
entendre la vie intérieure
celle qui remue sans bruit et bruit quand même
le chant de ce qui se perpétue
le sourire de ce qui trouve le chemin vers l’Ouvert
la lumière au bout du tunnel
l’oxygène dans la vase
l’eau dans la pierre
Je suis là résonante
Je m’inscris dans le passage furtif entre deux mondes
(inédit – 2016)