Poèmes

Égal-au-même

Je pense je pense à toi de-ci-de-là-et-encore-et-beaucoup-et beaucoup trop c’est assez c’est trop oui c’est trop arrêter de penser peux pas si peux un peu un peu moins un peu plus en moins peux pas pas toujours toujours pas mais veux suis deux à penser pour un à penser pour deux agaçant de penser un pour deux un à deux c’est trop trop de pensées deçi-delà-en-haut-en-bas-devant-derrière-à-côtés pas reposant cerné de pensées dans tous les sens avec tous les sens c’est trop trop de sens énervant c’est rien rien trop penser c’est penser à rien c’est zéro c’est KO OK plus penser à rien sans toi c’est rien toi est tout tout ou rien oui faire comme ça faire comme ça comment sais plus sais plus penser c’est vide pensées vides plein de pensées et plein de vide c’est pareil-égal-au-même même pas m’aime pas pas assez je m’aime pas assez pas du tout si un peu un peu rien un peu un peu peu c’est quand même-pas-égal-au-même

En folie

J’ai imaginé que Dame Folie serait ma Maîtresse. Elle me réserverait une place de choix dans son paradis. Une place de folle Folle. Folàlier. Folamer. Folamour comme le docteur qui me tiendrait la main me racontant les histoires d’un Petit Jésus complètement tordu qui avait voulu aimer ceux qui n’étaient pas fous. Des rires en délires couvraient sa voix. J’avais soif d’absolu transfiguré qui m’empêchait de toucher le sol.

« Petite Fille » me dit Dame Folie…. Mais je n’entendis pas la suite. C’était un secret de clair de lune écrit avec la plume du vent. Je suis trop lente. Je prendrai le train suivant. Tu m’attendras à la gare. Tu me guideras vers une place aveugle. Je te voyais de l’intérieur. Beau et lumineux comme lys-éclair.

Je voulais mourir et vibrer à la chute de chaque grain de sable. Mais je suis restée sur le pointillé de la frontière avec un balancier. Folie sage de rage.

1990

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